La conférence du 21 mars 2018 portera sur une activité – la mode – qui relève de l’art et, aussi, de l’industrie. Elle traitera des atouts et des faiblesses de ce secteur économique.

Peut-être parce qu’il est suspecté de frivolité – à la différence de la mécanique ou de l’agroalimentaire, par exemple -, ce secteur voit parfois son importance sous-estimée (mais pas dans l’Aube, où l’on connaît bien la maille !).

Il est pourtant indéniable que la mode participe au rayonnement de la France. Pour de nombreuses personnes dans le monde, Chanel ou Dior sont plus connus qu’Airbus ou Areva[1].

La balance commerciale du secteur de la mode français est largement excédentaire. Les résultats des entreprises concernées sont flatteurs[2]. D’ailleurs, déjà au XVIIème siècle, on considérait, selon les propos attribués à Colbert, que « la mode est pour la France ce que les mines du Pérou sont pour l’Espagne ».

Le secteur de la mode a un effet d’entrainement sur d’autres secteurs comme le commerce de détail ou le tourisme. Il incarne le goût et l’art de vivre français. Il contribue au soft power de notre pays.

Mais il doit contribuer à la lutte contre les mauvaises conditions de travail observées chez des sous-traitants dans des pays du Tiers monde, la pollution engendrée par l’utilisation excessive de produits chimiques pour la culture du coton, l’exploitation – maintenant jugée abusive – des animaux pour la fourrure, le gaspillage de matières premières, etc.

Comme d’autre secteurs, celui de la mode doit se transformer pour bénéficier des progrès technologiques, par exemple pour personnaliser des services grâce au numérique, créer des vêtements « intelligents », utiliser la réalité augmentée ou avoir recours à l’impression 3D.

Les spécificités du secteur de la mode sont probablement parmi les plus originales, qu’il s’agisse de la manière d’associer plusieurs activités artistiques ou de l’émotion particulière procurée par les défilés… La conférence sera l’occasion de mieux connaître, de l’intérieur, comment se fabrique la mode.

Michel Lapeyre

Conférencier

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Pascal Morand est président exécutif de la Fédération de la haute couture et de la mode.

Il est professeur émérite à ESCP Europe et membre de l’Académie des technologies.

  1. Areva est maintenant appelé Orano.

  2. LVMH, par exemple, a généré cinq milliards d’euros de bénéfices en 2017.