L’intelligence artificielle (IA) est maintenant sortie des laboratoires. Elle fait l’objet de nombreuses applications pratiques. Elle constitue l’une des clés du monde à venir. Il est crucial que les entreprises et les citoyens se saisissent de cette question.
L’IA est une discipline scientifique, née au milieu des années 1950, qui vise à comprendre l’intelligence humaine à travers la simulation des fonctions cognitives qui y contribuent. Elle tente de reproduire, grâce à l’informatique, notre aptitude humaine à mémoriser et apprendre, à raisonner, à utiliser un langage, après que nos organes des sens (vue, ouïe, odorat, toucher, etc.) nous ont donné une perception du monde extérieur.
De nombreuses applications pratiques de l’IA existent aujourd’hui dans des domaines aussi divers que les moteurs de recherche sur Internet, la navigation routière, la météo, le ciblage publicitaire, la prospection électorale, l’utilisation de robots dans l’industrie ou les services, le dépistage des tumeurs cancéreuses, la reconnaissance des visages, l’analyse juridique, la détection des fraudes douanières, la lutte contre le blanchiment de capitaux ou le jeu de go, et, bientôt, le traitement des données collectées dans le cadre du Grand débat.
La compétition mondiale obligera de nombreuses entreprises à se mettre à l’heure de l’IA.
L’IA bouleversera non seulement l’économie, mais également un grand nombre d’autres activités humaines. Les citoyens et leurs représentants politiques doivent donc s’y intéresser de près afin que n’en soit pris que le meilleur, en étant attentif aux conséquences sur les libertés individuelles, la démocratie, la souveraineté du pays et la juste répartition des bénéfices tirés par l’IA.
Michel Lapeyre
Conférencier
Jean-Gabriel Ganascia, professeur à Sorbonne Université, président du comité d’éthique du CNRS, Membre de l’institut universitaire de France
Après une formation d’ingénieur et de philosophe, Jean-Gabriel Ganascia s’est orienté vers l’informatique et l’intelligence artificielle.
Il est titulaire d’une thèse de doctorat sur les systèmes à base de connaissance, obtenue à l’Université Paris-Sud en 1983, et d’une thèse d’État sur l’apprentissage symbolique, soutenue à l’Université Paris-Sud en 1987.
Il a été nommé assistant à l’Université d’Orsay (Paris XI) en 1982, puis maître de conférence dans cette même université en 1987 et professeur à Sorbonne Université en 1988.
Il a dirigé le Diplôme d’Études Approfondies IARFA (Intelligence Artificielle, Reconnaissance des Formes et Applications) de 1992 à 2004.
Il a été chargé de mission à la direction du CNRS (1988-1992), avant de créer et de diriger le programme de recherches coordonnées « Sciences cognitives » pour le compte du ministère de la recherche (1993), puis le groupement d’intérêt scientifique « Sciences de la cognition » (ministère de la recherche, CNRS, CEA, INRIA, INRETS) (1995-2000).
Il a présidé un groupe de travail du conseil scientifique de la Défense sur le thème « renouveau de l’intelligence artificielle et défense ».
Il a coordonné, pour Sorbonne Université, le master Erasmus Mundus DMKM (Data Mining and Knowledge Management – Fouille de données et gestion de connaissances).
Il dirige l’équipe « Agents cognitifs et apprentissage symbolique automatique » (ACASA) du laboratoire d’informatique LIP6.
Il est membre du conseil pédagogique du MBA « Intelligence artificielle » de l’Institut Léonard de Vinci (Paris- La défense).
Il est membre du conseil scientifique de l’Université de technologie de Troyes.
Il est membre de la CERNA (Commission de réflexion sur l’Éthique de la Recherche dans les sciences du Numérique d’Allistene)
Il préside le comité d’éthique du CNRS (COMETS)
Ouvrages
– Que reste-t-il du propre de l’homme ? Ouvrage collectif, Les Presses de l’ENSTA, 2012
– Voir et pouvoir : qui nous surveille ? Le pommier, 2009
– Idées reçues sur l’intelligence artificielle, Le cavalier bleu, 2007
– Les sciences cognitives, Le pommier, 2006 – Gédéon ou les expériences extravagantes d’un expérimentateur en chambre, Le pommier, 2002
– L’odyssée de l’esprit, Flammarion, 1999
– Le petit trésor de l’informatique et des sciences de l’information, Flammarion, 1998
– Trésor des sciences, ouvrage collectif, Flammarion, 1997
– L’intelligence artificielle, Flammarion, 1993
– L’âme machine, Seuil, 1990
– Le mythe de la singularité : faut-il craindre l’intelligence artificielle ? Seuil, 2017
– Intelligence artificielle : vers une domination programmée, Idées reçues, le cavalier bleu, 2017
– Ce matin, maman a été téléchargée, Buchet-Chastel, 2019 (sou s le nom de Gabriel Naëj)